La fille du diable
Le magazine Point de Vue recommande :
La malédiction de Svetlana – l’histoire de la fille de Staline.
Article de Vincent Meylan « Quelles plumes – spécial histoire » paru dans le 31 Aout 2016.
Beata de Robien raconte la vie tragique mais extraordinaire de la fille d’un dictateur.
Lien vers l’article. (Recommande)
Elle est morte il y a quelques années, à l’âge de 85 ans, aux États-Unis, où elle avait finalement trouvé refuge. Pour l’état civil, elle se nommait Svetlana Allilouïeva. Elle était née le 28 février 1926, à Moscou, en pleine période stalinienne. Elle eut pourtant une enfance choyée, heureuse. Elle joua sur les genoux de Béria, le terrifiant chef de la police soviétique. Et un des clichés les plus célèbres de l’histoire stalinienne la représente dans les bras de son papa.
Le papa en question se nomme Staline, l’un des dictateurs les plus sanglants de toute l’histoire de l’humanité. Svetlana fut sans doute l’un des rares êtres humains envers qui il ait toujours manifesté, non seulement de l’indulgence, mais aussi de la tendresse. Tout se gâte lorsque Svetlana grandit.
Elle a 16 ans et tombe amoureuse d’un comédien plus âgé qu’elle. Alexis Kapler a 40 ans. Il a surtout le tort absolu d’être juif ce qui déplaît souverainement au « Père des peuples ». Alexis est expédié au goulag. Il n’en reviendra qu’après la mort de Staline. Svetlana, qui est tout de même une enfant gâtée, l’oublie dans les bras de Grigori Morozov, qui a lui aussi le tort d’être juif. Staline forcera sa fille à avorter trois fois et ne rencontrera jamais son gendre.
Les relations entre le père et la fille deviennent de plus en plus tendues. Svetlana adopte le nom de sa mère dont elle apprend très tard qu’elle s’est suicidée. Sa vie devient un roman entre les abandons, la mort de Staline dans une atmosphère de règlements de comptes, sa fuite vers les États-Unis, son retour en Russie et son nouveau départ.
Beata de Robien raconte la vie tragique mais extraordinaire de la fille d’un dictateur.
Recommande : La Malédiction de Svetlana, par Beata de Robien, éditions Albin Michel, 560 pages, 24 €.