La revue Notes bibliographiques a attribuée à La Malédiction de Svetlana la note maximale de 4 sur 4. (lien vers l’article en ligne)
Née en 1926, Svetlana est l’unique fille des trois enfants de Joseph Staline. Sa mère se suicide lorsqu’elle a six ans. Elle vit au Kremlin en princesse, sans aucune notion des réalités matérielles ni de la misère qui l’entoure. En 1967, elle fuit l’URSS pour les États-Unis, abandonnant deux enfants nés de deux de ses trois mariages. La publication de ses mémoires lui apporte une opulence éphémère.Après un nouveau mariage malheureux, de multiples déménagements, une tentative ratée de retour au pays, elle finit sa vie dans la misère.
Fille d’un homme qu’elle vénérait comme un dieu avant de réaliser que c’était un monstre et de le haïr, Svetlana est peu connue du grand public. Beata de Robien [Fugue polonaise, NB juin 2013] a consulté de nombreuses archives pour ce portait passionnant, tracé avec acuité d’une personnalité instable, colérique, impulsive, naïve, prodigue, sans aucun sens pratique et malgré tout attachante. On découvre une femme déracinée, stigmatisée par cette étiquette de « fille de », désavouée par ses enfants russes, instrumentalisée à la fois par la CIA et le KGB, de plus en plus déprimée et menant une vie d’errance à la recherche du bonheur. Un destin relaté dans une belle écriture classique. (L.G. et M-N. P.)